Arny Margret

À propos de

" Une folk sensible, dans laquelle le trivial et le sublime se rencontrent "

On comprendrait que les artistes islandais soient épuisés d’être sans cesse comparés à l’environnement unique de leur pays, mais les clichés ont parfois de solides raisons d’être. Difficile ainsi de s’empêcher de trouver le travail d’Arny Margret incroyablement délicat et atmosphérique, porté par une puissance lyrique profonde comme les eaux d’un fjord du nord de l’Islande, où elle réside, à la surface duquel glissent les icebergs.

 « Des chansons sublimes, mélancoliques, qui puisent leur inspiration dans les thèmes de l’amour et du désir », décrit le site web de Margret pour présenter sa musique, à très juste titre : il y a de la beauté dans sa délicatesse et de l’intensité dans sa capacité à fusionner lumière, noirceur et mille couleurs d’émotion, au service de ce qui apparaît comme une quête musicale de sens.

Son premier album, they only talk about the weather, sonne comme celui d’une musicienne qui essaie autant de se dévoiler au monde que de l’explorer. S’il n’arrive dans les bacs qu’après une poignée d’années de présence publique, il est le produit de toute une vie d’explorations multi-instrumentales. Son titre n’est pas uniquement ironique : Margret y fait bel et bien directement référence à la météo, unanimement reconnue comme unique, de son pays, qu’elle désigne comme une de ses influences majeures. Le ressac de ce disque caresse froidement des plages aux couleurs sépia, nostalgique et folk. Comme dans l’épatant sníglar, où la délicatesse des guitares est ancrée au plus profond dans la nostalgie, que délivre une voix aussi subtile qu’incroyablement raffinée.

Margret avait déjà prouvé son don à dévoiler la beauté dans intertwined, à la fois EP et titre qui parle d’une relation sentimentale, du temps qu’il fait, mais explore également les liens personnels, le vide et les recoins les plus sombres de nos âmes. Sa musique révèle une profonde connaissance de soi, qui se nourrit de poésie et de référence au monde extérieur. Elle vit dans le même espace que des artistes et groupes comme The Shins, implicitement organiques et personnels. Et sa musique folk, chantée en anglais, porte dans toute sa beauté une voix remarquablement subtile et unique.