Lazer Viking

À propos de

" La bande-son d’un jeu vidéo existentiel "

On vous pardonnera de penser que nous faisons la promo d’un groupe de heavy metal scandinave aux riffs sauvages, aux cris de guerre féroces et aux textes violents. Lazer Viking. Lazer. Viking. Avec un Z. Normalement, ça devrait cogner !

Eh bien non, ce n’est pas du heavy metal. Ce n’est même pas un groupe, même pas scandinave. Au lieu de quoi, nous avons un jeune Tchèque du nom de Jakub Kaifosz, qui délivre des confessions pop accrocheuses sur fond de synthés rétro incisifs, enracinés quelque part dans les années 80, mais qui n’en sont pas moins frais et excitants.

La référence au métal n’est pourtant pas totalement infondée. Kaifosz a fait ses premiers pas musicaux au sein d’un groupe de (très) hard rock qui a sévi près de dix ans, et sa carrière ultérieure est restée étroitement liée aux guitares saturées. Mais c’est plutôt l’élément de sincérité brutale dans son travail actuel, basé sur les synthétiseurs, qui justifie le surnom de Lazer Viking dont il s’est affublé.

L’auteur-compositeur-interprète a confié, à propos de Tunnel Vision, son EP paru cette année, qu’il y était question de « l’acceptation de la peine et du combat pour surmonter les traumatismes ». Cette compilation concise de « chansons d’amour abîmées et détruites » témoigne de sa démarche de réinvention musicale s’affranchissant des contraintes du rock. Le chant ondule sensuellement autour et à travers les mélodies électroniques, et dit les choses telles qu’elles sont, n’épargnant personne, y compris l’artiste lui-même. Loin des riffs et des cris de guerre, Lazer Viking n’en reste pas moins tranchant et efficace.