Pom Poko

Si une chanson résume parfaitement le groupe qui l’interprète, c’est bien Crazy Energy Night de Pom Poko, le premier single de leur premier album, sorti l’année dernière. Non seulement ce titre est particulièrement approprié au style « punk sucré » du quatuor norvégien, mais il résume musicalement son approche éclectique et colorée de la composition : il s’ouvre sur un son de cloche de vache et de batterie vite suivies par des riffs tout droit sortis du math rock. Sans oublier un changement de tempo très net. « Il se passe beaucoup de choses différentes quand nous jouons, nous le faisons sans trop réfléchir » ont-ils donné comme seule explication à leur musique, dont il faudra bien se contenter.

Empruntant autant aux bizarreries du proggy des Battles qu’aux douces mélodies et à la poésie des Sugarcubes, la musique de Pom Poko est une mixture riche et captivante, en partie jazz-rock, en partie arty avant-pop, 100% réussie. Après avoir signé sur le légendaire label Bella Union dont ils avaient épaté le grand patron Simon Raymonde sur la scène d’un minuscule club d’Oslo, ils pétillent d’une énergie et d’une inventivité qu’on ne retrouve pas que sur leurs disques. Les voir en concert, c’est assister à un tour de force et être témoin d’une vraie folie recouverte d’un vernis pop qui repose avant tout sur des airs étonnants. « Ils sont à la fois physiques et cérébraux », explique Raymonde, « comme un croisement entre les Slits et les Pixies ».

Leur nouveau single Like A Lady maintient la barre aussi haut et donne un aperçu de ce que le groupe nous réserve pour son, deuxième album : une musique un peu plus ronde, plus assurée, mais tout aussi excitante, un torrent sucré de pop punk brillante, et une preuve supplémentaire que Pom Poko pourrait très vite revêtir la couronne de « meilleur groupe norvégien ».