Spielbergs

À propos de

" Noise-rock brutal et intense aux mélodies powerpop "

Le trio norvégien de noise-rock indie Spielbergs confectionne des bombes musicales joyeusement artisanales, à base de post-punk et d’une power-pop aux contours volontairement flous. Mads Baklien au chant et à la guitare, Stian Brennskag à la basse et Christian Løvhaug à la batterie (qui tous trois viennent de groupes aux styles très divers, allant du post-hardcore au rock/folk indie) ont fait du post-punk aux mélodies solides, parfois teintées de mélancolie, leur terrain de jeu favori, marchant sur les pas de Hüsker Dü, mais à leur manière bien à eux. Leur premier EP sorti en 2018, Distant Star, suscita vite un enthousiasme que viendra confirmer leur premier LP officiel, This is Not the End. Ce qui apparaît aujourd’hui évident était loin de l’être à une époque où le punk rock était un genre figé et où l’utilisation d’instruments à cordes et d’harmonies chantées n’était pas vu comme une simple cacophonie mais plutôt comme une hérésie, une trahison absolue à l’essence même de ce genre. Mais les choses ont su évoluer et les Spielbergs sont assez intelligents pour parvenir à réunir ces deux pôles qui semblent totalement opposés de manière aussi féroce que délicieuse.

En 2022, après la signature d’un nouveau contrat auprès du label britannique Big Scary Monster, les Spielbergs ont sorti leur deuxième album, Vestli, qui emprunte son nom à la banlieue dans laquelle Beklien en Brennskag ont grandi. Un album plus mature et composé avec plus de soin que leurs travaux précédents, qui élargit les sensibilités sans jamais atténuer l’énergie de leurs premières sorties et leurs paroles toujours aussi simples qu’intelligentes. C’est brutal, c’est intense, c’est émotionnellement puissant. L’esprit potache n’est pas en reste (George MyFly), on y perçoit des échos de Feeder (The New Year’s Resolution) et on y trouve même des pistes instrumentales où le piano et les instruments à cordes s’invitent (Goodbye). Autant d’ingrédients qui renforcent la dynamique et la formule pop/rock au chaos de mieux en mieux organisé du groupe.

Photo : Johan Malvik