Wet Bed Gang

Gson, Zara G, Kroa et Zizzy Jr., qui forment le Wet Bed Gang, ne sont pas du genre à s’excuser ni à faire des concessions, et semblent inarrêtables. Cette bande originaire de Vialonga, une banlieue située à 20 minutes de Lisbonne, avance avec férocité et a déjà fait ses preuves en séduisant des foules massives au rythme de leurs idées imprévisibles et sauvages.

La dernière fois que je les avais présentés pour Europavox, j’avais écrit que ce groupe était de ceux qui ne passent pas à côté de la moindre goutte de hype. Je me suis à cet égard régalé au cours des deux années qui se sont depuis écoulées. Leur premier tournant majeur fut Devia Ir, une ballade incroyablement accrocheuse qu’ils ont présentée en remplaçant au débotté Hardwell au Sudoeste Festival. Dès ce premier morceau joué, la foule avait déjà oublié qui était remplacé ce soir-là.

Le Wet Bed Gang est aujourd’hui libre de toute attache et travaille sans label à concrétiser ses projets ; ils ont ainsi sorti des petits formats en 2017 (Filhos do Rossi), 2018 (IV) et 2019 (Stay Inside) qui ont tous enrichi leur discographie et démontré qu’on n’avait pas affaire à un groupe étoile filante qui disparaît des radars après un tube. Avec l’aide du temps, chacun de ses membres a su progresser dans son propre style, rendant chaque titre dense et riche qu’il s’agisse des lyrics, du flow ou de l’attitude.

Ils sortent en 2021 leur premier album en format complet, Ngana Zambi, une véritable démonstration de leurs talents en rap, trap, dancehall et même drill. La première version de cet album date de 2018 mais ils ont entre-temps affûté leurs morceaux et attendu, avec discipline et précision, le meilleur moment pour sa sortie. Un effort payant.