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40 ans de musique électronique… et d'une vie passée à danser !

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40 ans de musique électronique… et d'une vie passée à danser !

Guten Tag depuis Berlin ! En ce mois de mai, le LP fondateur de Kraftwerk Computer World fête ses 40 ans, un disque big-bang qui créa une infinité de galaxies de styles de musiques électroniques, de la synth-pop à la techno en passant par l’electro et le krautrock.

Le créateur de Kraftwerk, Florian Scheider, mort l’an dernier, n’est malheureusement plus là pour célébrer cet anniversaire. Ux côtés des co-producteurs Rolf Hütter et Karl Bartos, Schneider a participé à l’émergence d’une technologie nouvelle, faite de synthétiseurs et boites à rythmes, pour créer un son entièrement nouveau et ingénieux de pop électronique qui ne cesserait depuis d’être samplé, repris et copié par des artistes tels que Coldplay, LCD Soundsystem, Afrika bambaataa et bien d’autres dans le monde entier (bien que si vous me posez la question rien ne surpasse l’hommage latin à Kraftwerk de Señor Coconut El Baile Alemán).

Schneider and Ralf Hütter (Kraftwerk)

Schneider and Ralf Hütter (Kraftwerk)

Enregistré en allemand mais aussi en anglais, Computer World succéda à The Man-Machine et Trans-Europe Express, autant d’albums qui positionnèrent les musiciens allemands dans un genre nouveau et différent de pop-band, capable de subvertir les traditions pour créer de nouvelles trames narratives sur ce que pourrait aussi être la musique. Computer World est souvent vu comme le chapitre final de cette trilogie de disques (il faudra cinq années supplémentaires pour que le groupe sorte un nouvel album) qui continuèrent à allier leurs thèmes abstraits à la montée en puissance de la technologie, le tout joué dans un format pop quasi-mélancolique.

La nature infectieuse de Computer Love et les rythmes entêtants de Numbers ne sont que des caractéristiques de sons plus expérimentaux et artistiques qui émergeaient à ce moment d’Allemagne de l’Ouest. Combinant les techniques d’enregistrement à la cassette, de sons synthétiques et progressifs et de paroles chantées en langue allemande, les musiciens de cette époque ont participé à la création d’un style unique de Krautock – ou kosmischeMisik – qui reste aujourd’hui bien vivant dans les cœurs et les esprits de beaucoup d’’artistes européens tels que le producteur de DFA Berlin Perel, le duo suisse Klaus Johann Grobe et toute une nouvelle vague d’artistes orbitant autour du « Salon des Amateurs » de la « post kraut Hacienda » de Düsseldorf tels que Jan Schulte, Lena Willikens, Toulouse Low Trax et beaucoup d’autres.

40 ans de musique électronique... et une vie passée à danser !

Computer World a également joué un rôle central dans l’établissement de la scène musicale berlinoise, qui appris ce mois-ci que les discothèques et espaces de musique live étaient désormais considérés comme des institutions culturelles. Ce changement, qui a pour but de les protéger de la hausse des prix immobiliers et des conséquences de la COVID-19 implique aussi un soutien financier additionnel, des exemptions fiscales, et toute une série d’aide liée à d’autres permis. Cette décision du gouvernement fédéral s’applique également aux théâtres, aux musées, aux salles de concerts, aux casinos et aux autres sites culturels liés.

Les implications sont majeures : certains lieux et clubs berlinois parmi les plus reconmmés comme le Columbiahalle, la Funkhaus et le Watergate seront désormais aussi bien protégés d’une éventuelle fermeture que des espaces plus intimes.  Bien sûr, c’est une excellente nouvelle pour les touristes en tous genres et les fêtards les plus bruyants qui apportent tant d’argent à l’économie du divertissement, mais cela signifie aussi que les Krautorockers et autres groupes new wave de demain disposeront de lieux où se produire.

 

Berlin, Germany
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