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One Voice For European Music

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One Voice For European Music

Quel avenir pour la musique européenne ?

Cette question était au centre de l’initiative One Voice For European Music portée par le Centre National de la Musique  et soutenue par la présidence française de l’Union européenne, dans le but de promouvoir des échanges de qualité entre les divers professionnels européens du monde de la musique. Le 6 avril, une journée fut consacrée à Strasbourg à la présentation publique des premières conclusions tirées des dialogues constructifs menés au sein de quatre groupes de travail, dont la principale mission était de proposer des solutions visant à améliorer le développement de la musique au niveau européen. 

L’importance indiscutable du rôle joué par la culture dans la société exige de répondre à ses besoins les plus vitaux à chaque fois que nous parlons de l’UE, et des idiosyncrasies inhérentes qui sont au cœur de son message central, « Unis dans la diversité ».

Avec pour principal objectif la construction d’un secteur musical uni, aussi divers que représentatif des multiples identités européennes, qui passe par la mise en place d’une méthodologie inclusive et transparente, les recommandations présentées lors de cet événement se sont concentrées sur deux points principaux : le besoin de mieux reconnaître l’importance économique, culturelle et sociale de la musique dans les plans de relance, ainsi que la nécessité de se servir des résultats de la Music Moves Europe preparatory action (2018-2021) comme base pour un niveau approprié d’aide au secteur.

Cette ambition peut être atteinte à travers les deux phases du programme Europe Créative, la première (2021-2027) impliquant une montée en puissance progressive des actions sectorielles entreprises dans le monde de la musique sous la forme de programmes annuels, et la deuxième (2021-2027) faisant évoluer ce secteur à un niveau et selon modèle comparables à ceux du secteur audiovisuel.

Quatre piliers soutiennent ce processus : la mobilité, le cadre règlementaire, la connaissance et, finalement, l’innovation et le développement durable. Ces derniers furent autant de thèmes attribués aux quatre groupes de travail afin qu’ils puissent proposer des recommandations spécifiques, et identifier les grands défis liés à chaque aspect particulier du secteur de la musique.

Sans surprise, l’une des principales préoccupations concernant la mobilité est liée à la reconstruction des dommages causés par deux années de pandémie mondiale. Si les restrictions ont pesé sur l’économie dans son ensemble, elles ont tout particulièrement affecté les échanges lors des manifestations culturels entre les frontières, et même en leur sein.

Renforcer la mobilité dans un monde post-COVID a donc été identifié comme un principe-clé pour une remise en route réussie (et une amélioration progressive) de la circulation des peuples et de échanges artistiques. Ces buts peuvent être atteints en suivant les conclusions de l’European Music Export Strategy (Stratégie pour l’exportation de la musique européenne) qui détaille plusieurs mesures de soutien à la circulation et la visibilité internationales de la musique européenne, mais également en facilitant un certain nombres de normes sociales et administratives (visas, permis, TVA etc…) afin d’aboutir à des échanges plus harmonieux pour tous les acteurs, à chaque étape de la chaîne.

La nécessité d’observer et de mettre en œuvre un cadre réglementaire spécifique pour le secteur est également liée à une circulation plus proactive des agents culturels et des services qui en découlent en Europe. Si le plan économique européen post-COVID s’applique également à l’industrie musicale, toute une série de défis supplémentaires ont été identifiés et relevés. Ces derniers comprennent l’établissement d’une version finale claire de la loi sur les services numériques, une réduction de l’imposition de la TVA pour les biens et services musicaux et une observation plus étroite des pratiques de « rachat ». Ces mesures visent à assurer un lien sain et équitable entre les aspects économiques du secteur, mais aussi une normalisation de certaines pratiques clés pour tous les États membres. Les autres défis qui se posent dans ce domaine concernent les lois spécifiques relatives aux droits d’auteur, la nécessite d’une concurrence loyale au sein du secteur tout comme celle d’une mise en œuvre transversale de certaines de ces mesures clés.

Au regard du panorama culturel hétérogène et incroyablement riche de l’Europe, il est également important d’acquérir une solide connaissance du qui, du quoi, du comment et du pourquoi afin d’aborder les questions sociales et économiques à venir à l’aide de données concrètes, ce qui permettra non seulement d’identifier les opportunités mais aussi de répondre aux différents besoins de chaque pays, langue, culture et autres particularités liées à l’exportation.

Ce raisonnement s’appuie sur la nécessité d’étudier des sujets à forte valeur ajoutée européenne, qui bénéficient à l’ensemble de l’écosystème musical, et s’inspirent à leur tour du « modèle à quatre piliers » présenté dans l’étude sur la faisabilité d’un « observatoire » européen de la musique :

  • l’économie de la musique ;
  • la diversité et la circulation de la musique ;
  • la musique, la société et la citoyenneté ;
  • et enfin l’innovation et les tendances futures.

Il est donc nécessaire que les décideurs européens co-construisent les futurs outils européens de collecte, d’analyse et de mise à disposition des données au sein du secteur, en déployant un véhicule d’observation opérationnel de l’écosystème musical au niveau européen.

Une dernière série de recommandations découle de la dynamique liée à l’innovation et à la durabilité de la musique européenne, qui exige des mesures de soutien spécifiques afin d’accélérer la transition sociale et environnementale du secteur. En premier lieu, il est nécessaire d’utiliser d’urgence l’Indice de durabilité du secteur européen de la musique, qui a récemment mis en place une multitude d’outils, de labels, de certifications et de calculateurs reflétant l’empressement du secteur à s’engager dans la durabilité. Cependant, le paysage reste fragmenté ; la nécessité d’une vision européenne forte et cohérente vise à réduire cette fragmentation en faisant progressivement mieux en termes de politiques sociales, culturelles et idéologiques, tout en apportant un soutien fondamental aux mesures d’innovation afin d’anticiper les risques ; après tout, il s’agit d’une industrie fragile.

Avec la lente reprise du secteur musical qui s’opère actuellement aux niveaux local, européen et international, l’identification précoce des obstacles éventuels ainsi que l’opportunité de rebatir une dynamique post pandémie de manière plus efficace et satisfaisante sont incontestablement vitales pour obtenir les meilleurs résultats possibles. C’est pourquoi le dialogue, la coopération et l’échange doivent rester au centre de toute politique collective, ce qui nécessite à son tour une observation attentive avant toute mise en œuvre transversale.

L’avenir de la musique européenne s’annonce radieux, mais seulement si nous brillons ensemble dans notre modèle unique de talents, de diversité et d’engagement.

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Crédit photo : CNM