Verde Prato

À propos de

" Si les arbres avaient des synthés, voilà comment sonneraient les mystérieuses forêts basques "

Verde Prato ne se conforme pas aux normes des projets musicaux grand public. Ce n’est pas exactement de la pop, pas tout à fait de l’electronica, et ce n’est pas non plus de la pure folk, mais c’est tout cela à la fois, tordu et transformé en quelque chose de nouveau. Sachant que le nom du projet est le titre d’un conte du XVIIe siècle de Giambattista Basile, dans lequel c’est la princesse qui sauve le prince et non l’inverse, il est facile de deviner que rien n’est accidentel dans la musique de la compositrice et interprète basque Ana Arsuaga, pianiste de formation qui travaille également dans le domaine des beaux-arts.

Elle a parcouru beaucoup de chemin en peu de temps. Son premier disque, Kondaira eder hura, sorti en 2021, a remporté le prix du meilleur album basque aux MIN Independent Music Awards. Il contient « Neskaren kanta », fusion improbable de chanson traditionnelle et de reggaeton qui est devenue son plus grand succès. Suivent plusieurs singles et EP, dont une reprise très personnelle du classique « Zu atrapatu arte » du groupe punk basque Kortatu. Son deuxième album, Adoretua, sorti en 2023, et sa collaboration avec le producteur électronique Bronquio en 2024, Erromantizismoa, empruntent le même chemin.

Verde Prato est influencée par la musique folk, mais peut-être encore plus par les Bertsolaris, ces poètes traditionnels qui composent et improvisent des vers en basque. Comme eux, elle se produit seule sur scène, avec pour seuls instruments sa voix et un élément de modernité – ses machines – tout en explorant des registres allant du chant grégorien au post-punk obscur et au sens du mystère d’une Kate Bush contemporaine. Si Kate Bush osait chanter en basque, bien sûr.