Smerz

Smerz est un groupe qui ne se laisse pas catégoriser facilement. Le duo norvégien composé de Catharina Stoltenberg et Henriette Motzfeldt propose une palette ahurissante dans sa diversité de chansons, qui vont des morceaux de rupture sentimentale déchirants à la techno la plus scratchy, en passant par des chefs d’œuvre de pop expérimentale qui menacent l’intégrité de vos enceintes audio. « Étrange et séduisant » selon The Face, « une musique nocturne pour introvertis des dancefloors », précise Crack. Un commentaire trouvé sur YouTube résume encore mieux les choses : « Trent Reznor en tournée pour Warp Records ».

Il y a certainement quelque chose d’inquiétant et de menaçant dans cette musique, une approche intrépide qui transcende les frontières traditionnelles des genres. Après avoir grandi ensemble à Oslo, Stoltenberg et Motzfeldt ont déménagé à Copenhague à l’adolescence pour leurs études, s’immergeant alors dans une scène musicale reconnue dans le monde entier – un facteur clé dans leur approche multidimensionnelle de la composition. En témoignent les styles proto-industriels et hip-hop de Believer, ou les cordes et le chant d’opéra de The favourite. Max relève de la pure pop décalée et maximaliste, tandis que Versace Strings s’aventure en territoire néo-classique avec sa harpe et ses jolies lignes de piano.

Tous ces morceaux sont issus de leur premier album, Believer, un disque qui, selon elles, parle de fin de longues relations et de la douleur de « lutter pour rester en contact avec une personne qui compte beaucoup ». Ces seize morceaux, parfois sombres et troublants à l’écoute, ont une forte charge émotionnelle et il est facile de ressentir les profondeurs cachées derrière les paroles cryptiques et les éléments musicaux intenses. La comparaison à David Lynch est devenue un cliché, mais elle est ici réellement appropriée : la musique de Smerz est mystérieuse, mais elle est aussi d’une grande beauté.